Jusqu’où peut et doit aller un responsable de communication dans ses actions visant à promouvoir ses clients ? Ce questionnement relève d’une expérience récemment vécue, illustrant le dilemme certainement connu et partagé par nombre de chargés de communication.
Que faire par exemple lorsqu’une personnalité se présente dans un lieu dont vous êtes en charge de la communication ? Cela relève-t-il du rôle du chargé de communication que de se faire photographier à ses côtés ? Doit-il – exprimé grossièrement – aller jusqu’à « donner de sa personne » ?
Car si l’acte sert aussi sa cause, en ce qu’il s’inscrit – dans sa finalité (post sur les réseaux sociaux) – au cœur même de son travail et objectif (communiquer pour accroître la visibilité), n’est-ce pas aussi quelque part aller à l’encontre d’un métier où la notion d’accompagnateur est souvent plus forte que celle d’ « acteur » ? Et, à contrario, ne pas accepter, est-ce se détourner de la tâche confiée et de son rôle de communiquant ?
Cela amène une nouvelle question : les chargés de communication doivent-ils aujourd’hui devenir eux-mêmes « influenceurs » pour leurs clients ? Outre la dimension inhérente à l’élargissement toujours plus grand du cahier des charges des responsables de communication, il me semble que cette question s’approche de la dimension éthique d’un domaine où la personnification prend une place de plus en plus prépondérante. Le visage d’une marque, d’un lieu, d’un concept, doit-il aussi être incarné par le chargé de communication, revêtant ainsi le rôle d’influenceur au même titre que le serait un ambassadeur choisi dans ce but?
Je crois qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises manières de concevoir le rôle de chargé de communication. Il en va de la responsabilité de chacun que de faire un choix entre rester « conseiller » ou devenir « influenceur ». Toutefois, concilier les deux me paraît difficile.