L’éducation au business : une question de genre ?

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Disclaimer 1 : cet article n’est pas réservé aux femmes

Disclaimer 2 : cet article n’est pas une tribune féministe

Qu’est-ce qui distingue aujourd’hui une femme entrepreneure, d’un homme entrepreneur ? « On ne nait pas entrepreneur, on le devient » ? La réalité est plus nuancée que cela. Dans les faits : l’éducation au business a un rôle à jouer, une éducation qui a commencé largement plus tôt pour les hommes que pour les femmes, dispatchant de manière différenciée (pour ne pas dire genrée) les clés et codes du succès.

La différence réside donc dans le chemin pour arriver à se construire une vraie « identité » business équivalente à celle d’un homme. Si cette identité parait quasi naturelle, voire inné, chez la gente masculine, la femme doit-elle – encore – l’apprendre ?

Alexia LAROCHE-JOUBERT, interviewée par Matthieu Stefani dans son brillant podcast Génération Do It Yourself a une théorie très intéressante à ce sujet :

« Nous les femmes, n’avons que 20 à 30 ans d’expérience de business, c’est à dire que nous n’accédons au business que depuis 2-3 décennies. Nous n’avons pas encore les réflexes que vous avez vous – hommes – depuis des siècles et des siècles, de générations d’hommes qui ont été businessman. Les pères ont raconté à leurs fils, qui ont ensuite eux-mêmes raconté aux leurs, et ainsi de suite. Nous les femmes, on ne nous a pas raconté ce qu’était l’entreprise. Et donc on passe à côté de très bonnes affaires car l’on a pas les bons réflexes. Parce que l’on ne sait pas comment on y va, ou même simplement que l’on peut y aller. Et donc il y quand même un petit retard. Même si on va très vite le rattraper.  » Alexia Laroche-Joubert 

Melody Madar, fondatrice du média Les Eclaireuses et véritable « Girl Boss » (saluée par Forbes France parmi les cheffes d’entreprise les plus influentes en 2022), fait un constat qui rejoint parfaitement cette idée de « biais de genre éducatif » :

« Dans les médias féminins aujourd’hui, aucune page n’est dédié au business ou à la finance, comme si ces sujets ne nous |femmes| concernaient pas. » Melody Madar

Dont acte, avec le lancement annoncé pour l’année prochaine de « Cash sur Table« , un nouveau média consacré à l’éducation financière pour les femmes. Le premier du genre à s’adresser à une population féminine. En 2023. Il était temps.

Avec de plus en plus de role models féminins, l’apprentissage au business – ainsi que la diffusion des codes qui va avec – connait une accélération sans précédent.

De nouveaux médias, comme les podcasts, mais aussi les réseaux sociaux, jouent un rôle important dans cette éducation, aux côté d’autres acteurs traditionnellement ancrés que sont les parents ou l’école.

Une « mise à niveau » qui ouvre la voie vers une répartition équitable des cartes, où chaque joueur, peu importe son genre, peut espérer partir avec le même avantage.